Emmanuelle Renard "La cuisine des nécessités"

Du 17 mars au 12 mai 2010

Emmanuelle Renard explore dans la peinture le noeud qui unit – ou sépare – deux espaces, deux temps, deux mondes. Sa peinture matérialise la trace de la fracture, s’immisce dans l’instant fragile où tout se fait et se défait. Un défi, une gageure, tel l’anneau de Moebius, exemple de distorsion de la figure parfaite, le cercle…

Peintre de l’extrême, Emmanuelle Renard met sa peinture en tension, explorant la distorsion des formes, en des lignes de corps qui se délitent tout en s’incarnant de matière, jusqu’à devenir dévorantes. Le trait se fait à la fois coupure, disjonction, tout en s’enroulant en une courbe qui le rend tentacule, possession.
Par ses couleurs qu’elle fabrique elle-même avec ses pigments, elle donne à son propos une présence à la fois très physique et allusive, incarnant cet entre-deux par des constructions baroques où le chaud juxtapose le froid, où le brûlant s’expose à la glace. Dans ce combat sur toile où la ligne et la matière s’affrontent singulièrement, il n’y a pas de place pour la tiédeur.