Marcel Katuchevski "Le dessin en majesté "

Du 24 avril au 31 mai 2008

Marcel Katuchevski :
le dessin en majesté

Enfin reconnu comme une expression à part entière, le dessin a ses adeptes, et le genre est maintenant consacré par de grands Salons. Marcel Katuchevski appartient aux artistes qui ont privilégié le dessin. En petit, moyen, grand et très grand formats !
La galerie Polad-Hardouin présente une sélection de ses œuvres qui démontre avec quelle extraordinaire liberté, Marcel Katuchevski fait surgir son monde du papier…

Jeune poète, remarqué par René Char, il se passionne pour Chaissac (il écrit un joli texte sur lui en 1972). Le dessin vient plus tard, naturellement, en marge de ses textes pour progressivement s’imposer. Mine, plume, Rotring, Marcel Katuchevski commence à libérer sur ses cahiers les images qui l’habitent. Il explore aussi les possibilités que lui offrent l’aquarelle et l’acrylique sans abandonner le dessin qui depuis deux ans a repris beaucoup d’importance dans son expression artistique.

“Il y a quelque chose d’un peu « solennel » dans la peinture, constate-t-il. Par le dessin, on ne s’exprime pas de la même manière. On a plus de liberté.”
Cette liberté permet à Marcel Katuchevski d’explorer son imaginaire, de délivrer ses obsessions sur le papier. Elles l’amènent à sonder les frontières : humain-inhumain, humain-animal. Mine de plomb, fusain, crayons de couleur… Marcel Katuchevski s’adonne au dessin avec frénésie : “J’ai parfois besoin de décliner mon sujet, pour aller jusqu’au bout d’une forme, d’une obsession”, dit-il. Le thème du rond, récurrent, vient structurer l’ensemble, comme pour calmer le jeu, apaiser l’aspect parfois inhumain d’une création.

Figuration-défiguration, c’est un combat que livre, que se livre Marcel Katuchevski. Il constate que, souvent, il a l’impression que la figure est là, sur la feuille blanche, précédant le dessin lui-même : “J’ai parfois du mal à la faire surgir. Puis je la dissimule, avant de la faire ressurgir. C’est une sorte de lutte autour de quelque chose, qui est là, et qu’il faut que j’accepte.”

Cette lutte intérieure s’exprime parfois dans la démesure, quand Marcel Katuchevski investit de très grands formats de papier (à la galerie, on verra une pièce de 1,84 m x 1,50 m et la Halle Saint-Pierre, dans son “Hommage au dessin” (25 mars-fin août), présentera une œuvre de 3 m x 2,20 m).
Mais ce combat se déroule sans précipitation : “Si les choses vont parfois très vite, il faut savoir attendre pour mûrir le dessin.”

Travaillant au mur, sur plusieurs dessins en même temps, Marcel Katuchevski aime prendre du recul, aller de l’un à l’autre, attendre la bonne lumière… pour libérer le geste qui fera naître la forme juste, ce point d’équilibre où surgit non pas une image, mais un monde peuplé d’images que notre œil devine en parcourant les traits et les zones d’ombre qui habitent le papier.

Molly Mine