Andrew Gilbert : “European Tribal War Idols, Waterloo, 1815“ / "Idoles d’une guerre tribale européenne : Waterloo, 1815"

Du 14 octobre au 14 novembre 2015

Andrew Gilbert
“European Tribal War Idols, Waterloo, 1815“
« Idoles d’une guerre tribale européenne : Waterloo, 1815 »

14 octobre – 14 novembre 2015
Vernissage le mercredi 14 octobre à partir de 18 heures

Après “Andrew, Emperor of Africa” (2011) et “Les Maîtres fous, starring Andrew and Emil Nolde” (2013), Andrew Gilbert, avec sa troisième exposition personnelle à la galerie Polad-Hardouin, unit le vieux continent aux anciens empires coloniaux africains avec une galerie de portraits féroce et sanglante. Sous l’égide du maréchal Ney, qui a rejoint son panthéon singulier, l’artiste poursuit de manière obsessionnelle et scrupuleuse sa réflexion sur les guerres de conquêtes et de colonisation. Dans ses dessins, la bataille de Waterloo, dont ont fête cette année le bicentenaire, et les guerres napoléoniennes deviennent le théâtre absurde de la geste militaire, et le socle vacillant de la construction de l’idée de nation. Pour la première fois, un ensemble de sculptures sera également présenté.

Cet Ecossais connaît sur le bout des doigts l’Histoire d’Europe, celle in situ, mais plus particulièrement celle qui a conduit les Européens dans les guerres de conquête, notamment sur le sol africain et indien. De ces « exploits » des héros militaires, il en tire des scènes aux détails d’une cruauté non dissimulée, et impose tant aux guerres coloniales de l’Empire britannique qu’aux guerres napoléoniennes le même traitement. Andrew Gilbert revisite ici d’une manière très personnelle la peinture d’Histoire traditionnelle, avec un regard acéré et sans se départir de son humour grinçant.

Dans ce jeu de massacre, les protagonistes de tous les conflits se valent : Zoulous, Soudanais, Hottentots, Boers se mêlent aux victimes des guerres sur le sol européen, tout comme le lustre des costumes napoléoniens côtoie l’éclat des masques kotas et des fétiches, et des trophées macabres.

Installé à Berlin depuis plus de dix ans, Andrew Gilbert dessine tous les jours, entouré d’une bibliothèque digne d’un historien. C’est dans ces livres, qu’il va puiser de manière obsessionnelle les détails que l’on retrouve transfigurés dans ses dessins : ornements de costumes, positions des bataillons, citations, etc.

Dans cette exposition, Andrew Gilbert pose un regard aigu, sans limite ni pudeur s’appuyant sur un trait exercé et référencé. De ce monde barbare et empreint d’une symbolique brutale, où la sauvagerie ne se trouve pas forcément là où on pensait la rencontrer, rien ne lui échappe. Un dessin loufoque, cruel, documenté, contemporain.