Gérard Alary, Matière et Existence

Du 20 mars au 20 avril 2013

Vernissage mercredi 20 mars à partir de 18 heures 

La galerie Polad-Hardouin a le plaisir d'accueillir la seconde exposition personnelle de Gérard Alary, Matière et existence. 

 

Pour Gérard Alary, ce nouvel ensemble de peintures et de dessins, est l’occasion de faire un retour sur soi, de se rencentrer sur les expériences à la fois humaines et picturales accumulées au fil des ans. Elles ont construit un paysage intime riche dans lequel il va glaner le sujet de sa peinture, comme si celle-ci se nourrissait d’elle-même. Ce voyage intérieur l’amène naturellement au sujet de l’autoportrait.

 

Si le visage a longtemps habité les compositions de ses œuvres, formant souvent le sujet central, le peintre renoue ici avec le corps, dans des toiles comme Nudité ou Autoportrait au singe. La peinture, dans ses épaisseurs et ses aspérités se fait chair, une chair qui porte les marques d’une histoire personnelle mais aussi universelle. Elle évoque par sa brillance et l’éclat furtif des ses teintes, son aspect rugueux et bouillonnant, la surface accidentée des terres volcaniques. Cette série rejoint celle intitulée Les Anonymes exposée à Dijon en 2012. Là, des visages de profil, flottant sur un fond sombre, évoquaient l’homme des foules et incitaient le spectateur à s’arrêter et à méditer sur ces “Frères Humains”, à la densité de vie et de temps présente en chacun d’eux.

Alary décrit ainsi son rapport à la peinture dans un entretien récent avec Olivier Kaeppelin : “ Il me permet la construction précise d’une expression, d’un travail mais il est aussi une prise de conscience de la part la plus sombre de moi-même et du monde. Il y a la vie, d’une part, où il s’agit d’être heureux et il y a la peinture, où je ne peux m’empêcher d’être en face d’un « obscur », ce qu’Enzo Cucchi appelle «il buio» en italien. La question est alors comment le représenter. Ne souhaitant pas le figurer, de manière réaliste, et étant dans l’incapacité de réaliser ce type de projet, je cherche les moyens, peut-être les artifices - ce que Francis Bacon appelle « le hasard contrôlé » - qui sont ceux de la peinture dans sa matière, son essence. La peinture est un art visuel mêlant perception et pensée, ce n’est pas un art du récit.”

Né en 1945 à Avignon et diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, Gérard Alary vit et travaille à Ivry-sur-Seine. Il a enseigné à l’École Nationale Supérieure d'art de Dijon. Il réalise sa première exposition personnelle en 1976 et participe à la FIAC dès 1984. Depuis, de nombreux musées et sites ont accueilli ses expositions en France comme en Europe. En 2007, il présente au musée de la Vieille Charité à Marseille, une exposition remarquée autour de sa mère touchée par la maladie d’Alzheimer. Quatre toiles monumentales disposées à la manière d’un grand livre ouvert ont été présentées en 2012 au musée archéologique de Dijon. Une exposition ouvre ses portes fin janvier à la galerie Valérie Bach, à Bruxelles. Plusieurs de ses œuvres figurent dans les collections du FNAC.