"Jean Rustin et ses pensionnaires"

Du 15 mai au 13 juillet 2002

En 1971, Jean Rustin expose à l’ARC, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Il prend alors conscience de la nécessité d’une rupture radicale avec son passé de peintre issu de l’abstraction.
Depuis lors, il formule ainsi sa quête :
« Mon problème n’est pas de représenter le monde, ni de m’en servir pour faire de la belle peinture. Je crois être resté une espèce de peintre « abstrait » qui utilise le réel. »
On peut épiloguer à l’infini sur la peinture de Jean Rustin mais finalement le plus intéressant n’est-il pas de vous proposer de relire avec nous quelques-unes de ses phrases jetées au cours d’une conversation avec Michel Troche en 1984 (éd. de l’Equinoxe) :
[La lumière]. C’est le seul mot important de toute la peinture. C’est ce qui crée le temps dans la toile, ce qui crée le silence. Elle n’est pas le but du tableau, mais presque. La réalité, je ne la maîtrise pas, elle est terrible, ça fait du bruit, ça parle, ça s’engueule, ça crie, ça crie beaucoup. […] La peinture, ça ne dit rien. La peinture, c’est silencieux. »
Et de conclure par cette sentence terrible :
« Je crois qu’une toile est finie quand elle ne bouge plus du tout. »
Les œuvres exposées à la Fondation Rustin (Anvers) et, plus modestement, chez « idées d’artistes » nous invitent à partager leur silence.