Raynald Driez "Baronne, je vous aime"

Du 14 octobre au 13 novembre 2010

Du 14 octobre au 13 novembre 2010, Raynald Driez investit l’espace 2 de la galerie Polad-Hardouin avec une exposition très baroque : « Baronne, je vous aime. »

Un ensemble de dessins à l’encre, de céramiques et de peintures composent un cabinet secret, où l’on peut suivre la Baronne, personnage fantasmatique, au gré de ses aventures érotiques. Cette Baronne, promenée et malmenée, de dessins en peintures, se situe entre une Demonia décadente et une Vénus vénéneuse de Klimt. L’atmosphère est au contraste : délicatesse Rococo du décor s’oppose aux teintes utilisées et à la trivialité des scènes représentées. La peinture est au vitriol et vient s’inscrire dans un décor suave presque kitsch.

« Baronne, je vous aime » est l’aboutissement d’une recherche qui a emprunté quelques détours. L’artiste s’est tourné vers le dessin au pastel gras puis à l’encre. Un ensemble de dessins à l’encre sur papier ancien sera ainsi présenté. Seront aussi exposées pour la première fois des céramiques de l’artiste, qui a exploré les possibilités du modelage et du bas-relief afin de mettre en scène l’image obsédante de la Baronne. Des cadres ornés de roses fragiles aux tons de porcelaine accompagnent certains dessins. Il n’hésite pas à emprunter le vocabulaire des monuments funéraires mais en les détournant complètement. Ici la douceur se dispute à l’humour.

Côté peinture, un papier peint vieilli forme le fond de quelques-unes de ses toiles qui deviennent les murs de la chambre de la Baronne. Ses volutes aux motifs rocaille entrent en résonance avec le mobilier, les camées, les bijoux et les papillons représentés. Ils évoquent l’atmosphère des portraits aristocratiques du XVIIIe siècle et forment l’écrin de ce théâtre luxurieux où l’emportent la sensualité des chairs, l’épaisseur d’une peinture toute en matière et la sauvagerie propre aux scènes. Raynald Driez nous livre avec « Baronne, je vous aime », un ensemble très surprenant, sans concession, où obscénité et délicatesse mènent la danse dans un éloge de la vie et de l’amour.

Des textes et poèmes libres et fluides de l’artiste, faisant écho aux poésies érotiques de Verlaine et Rimbaud, viennent alimenter l’imaginaire « fin de siècle » de ce cycle. Un petit livret sera publié à cette occasion.

Raynald Driez est né en 1974 en Vendée. Il est diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Bordeaux, qu’il fréquente de 1994 à 1999. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées en France, et en particulier à la galerie Déborah Zafman à Paris. Depuis plusieurs années, il enseigne l’art au sein de l’association La Source, fondée par Gérard Garouste. Il expose pour la première fois à la galerie Polad-Hardouin.