Raynald Driez, Chrysalida

Du 10 octobre au 17 novembre 2012

Vernissage le 13 octobre à partir de 16 heures

Raynald Driez présente des peintures récentes, des dessins et des sculptures en céramique placés sous le signe de la métamorphose. Les femmes qui peuplent son univers acquièrent ici un caractère ambivalent, porteuses à la fois de promesses, d’amour et de mort. 

Raynald Driez a poursuivi et approfondi ces deux dernières années son travail de la céramique. Tout est parti de la réalisation d’une vierge noire qui a abouti à un ensemble de divinités païennes à la symbolique toute personnelle, aux teintes délicates et nacrées et aux formes fragiles : divinités sans visage sur un parterre de crânes ou munies de pinces de crabes géantes et menaçantes, vierges érotiques et bachiques. C’est aussi le thème romantique de “la jeune fille et la mort” que l’on retrouve dans ses crânes habités par des jeunes femmes et des fleurs également exposés. “Je les considère comme des œuvres sacrées et mystiques, écrit l’artiste, qui prennent leurs racines dans les représentations de la vierge, des divinités indiennes comme Krishna ou Kali, de la faucheuse, mais aussi des mangas ou de certaines déesses égyptiennes. Si le corps féminin et son érotisme s’incarnent autant dans mes sculptures que dans mes toiles, seule la céramique peut donner corps à ces géantes.”

Sa peinture s’inscrit dans un cycle où règne une atmosphère très «fin de siècle», tant par les tons utilisés, que par les personnages qui la peuplent : mises en scènes érotiques et burlesques orchestrées par un Verlaine, alias Loyola. Dans un décor à la fois électrique et feutré, L’Olympia de Manet prend les teintes roses des premières photographies licencieuses colorées. Le traitement tout en épaisseur des bouches, des bas et de certains éléments du décor les détachent de la toile, tels des bijoux et s’opposent à la gestuelle fluide et enlevée de sa peinture.
Là aussi, le corps de la femme prend aussi une dimension plus symbolique et sacrée. Dans une toile intitulée Mori, une femme-papillon dans une posture hiératique propre aux divinités, tient dans sa main une chrysalide, sa transformation passée. Son titre évoque à la fois le ver à soie (Bombyx Mori) et donc le changement, mais aussi la vanité, l’impermanence des choses, l’autre versant de la métamorphose.

Il s’agit de la seconde exposition personnelle de l’artiste à la galerie Polad-Hardouin. Il a récemment publié un recueil de poèmes intitulé “Loyola”.

Raynald Driez est né en 1974 en Vendée. Il est diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Bordeaux, qu’il fréquente de 1994 à 1999. Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées en France, et en particulier à la galerie Déborah Zafman et à la galerie Polad-Hardouin à Paris. Ses dessins ont récemment été exposé cette année au MUba Eugène Leroy de Tourcoing ainsi qu’au salon Drawing Now à Paris. Depuis plusieurs années, il enseigne l’art au sein de l’association La Source, fondée par Gérard Garouste.