Ibrahim Shahda "La Rinascita"

Du 12 mars au 30 avril 2009

Shahda a été emporté par la maladie en 1991, une lente agonie de 15 ans, avec la peinture pour survivre face à la mort qu’il sait inéluctable. Cette peinture de combat est là et flamboie devant nous. Un peintre à la palette de feu, aux autoportraits qui en appellent à Van Gogh, à Rembrandt.

Né en Egypte en 1929 et mort à Aubignan en 1991, Ibrahim Shahda a accompli l’essentiel de son œuvre en Provence, où il élut domicile quelque temps après son arrivée en France, en 1955. Après des séjours à Paris et en Bretagne et quelques voyages d’études, en Toscane notamment. En 1958, il obtint les prix de Peinture des festivals d’Avignon et d’Aix-en-Provence. Le chemin s’ouvrait à lui et il s’y engagea avec ferveur, passion et inquiétude

Shahda, qui exposa maintes fois à Carpentras, Avignon et Paris, ne connut jamais la reconnaissance qu’une introduction dans le monde de l’art et des marchands internationaux lui aurait, assurément, valu.

Homme de contrastes, Ibrahim Shahda a développé un art de la peinture et du pastel d’une rare puissance évocatrice.

La plupart des œuvres exposées par la galerie sont des autoportraits datés du début des années 1980. A cette époque, Shahda, déjà malade (il mourra seize ans après les premiers symptômes), s’était entièrement retranché du monde, obnubilé par le devoir et le bonheur de peindre.

Ses grandes huiles sont véhémentes, exacerbées, chromatiquement brûlantes et convulsives. Ses autoportraits sont des torches, vêtements qui disparaissent sous la houle des coups de brosse, visages qui s’atrophient à mesure que le temps passe. Un festival d’ocres, de bleus, de blancs, de jaunes, de rouges.

Datent de la même époque des pastels des longues soirées de veille, d’un temps où la peinture monumentale lui était devenue un exercice trop éprouvant. Des autoportraits le plus souvent. Mais davantage retenus, entre ombres et lumières, baignés de mystère, lourds de regards et d’intensité dramatique.

Catalogue avec une préface de Roger Pierre Turine, critique d’art et journaliste à La Libre Belgique.

Shahda en quelques dates
Naissance d’Ibrahim Shahda le 2 octobre 1929 en Egypte à Al-Azizaya, petite ville du delta du Nil. Son père, directeur d’école encourage ses dons de dessinateur.
En 1947, il entre aux Beaux-Arts du Caire ; il est diplômé en 1952.
En 1956, il vient dans le Midi de la France, où il restera jusqu’à la fin de sa vie faisant notamment quelques coupures à Paris (1955 ; de 1962 à 1964) et en Bretagne (1965 et 1966).
A partir de 1975, de graves problèmes de santé bouleversent sa vie. Il meurt le 28 août 1991.

Quelques expositions
De 1966 à 1975 Galerie Ducastel – Avignon ; Musée Lapidaire – Carpentras ; Centre Culturel d’Egypte – Paris ; Hôtel de Ville – Carpentras ; National Fair Club – Marseille
1981 Musée Duplessis et Chapelle du Collège – Carpentras
1999 Espace Saint-Louis – Avignon